Titre original : The King’s Speech

Drame, historique et biopic, Royaume-Unis, USA, Australie, 2010
de Tom Hooper, scénario de David Seidler
avec Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter

Le Discours d’un roi est magnifique à plus d’un titre. Le projet remonte en 1970 quand David Seidler écrit un premier scénario sur la petite histoire dans la grande Histoire : celle de la relation du futur roi George VI avec son orthophoniste Lionel Logue, Bertie, surnom de George, souffrant depuis l’enfance de bégaiement. Seulement la Reine-Mère, épouse et veuve du roi, mettra une close au projet : il ne se fera pas de son vivant. C’est la fille de Logue qui recontactera Seidler pour relancer le sujet, trois ans après le décès de la Reine-Mère, sous forme théâtrale.
Par le plus grand des hasards une lecture en sera faite en présence de la mère de Tom Hooper, australienne comme le fut Logue, qui aussitôt en parlera à son fils, David Hooper, pour le réaliser. Et dans la foulée, un membre du groupe de lecture contactera Geoffrey Rush (voir sa performance dans le film Shine de Scott Hicks), australien de surcroît, pour qu’il incarne Logue. La boucle est bouclée, le film est un triomphe, couronné de 43 récompenses sur 118 nominations. Les deux acteurs principaux servent, par leurs subtils jeux, un scénario ciselé, rehaussé, par le plus grand des hasards, des vraies répliques échangées entre le patient et son thérapeute, Logue les ayant consignées dans un cahier qui fut découvert au début du tournage.

La force de ce film, à travers le combat du roi George VI pour pouvoir, entre autres, prononcer le discours d’entrée en guerre du Royaume-Unis face à l’Allemagne nazie, confirme que le bégaiement ou toutes autres formes de troubles liés au langage, à l’écriture se dominent grâce aux techniques d’orthophonie, d’élocution et qu’il n’y a aucune honte à avoir.